Elle avait 101 ans… Cette icône du cinéma français a passé les dernières années de sa vie dans un Ehpad installé dans deux châteaux

Un lieu patrimonial et vivant où l’art soigne les jours et prolonge, avec pudeur, une carrière

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Une présence magnétique a choisi la sérénité plutôt que l’agitation. Dans un cadre patrimonial unique, la création a continué d’éclairer les jours. La mémoire s’est tenue droite, portée par des gestes simples et des rituels apaisants. Ici, l’art ne décorait pas la vie : il l’organisait. Et l’icône du cinéma a maintenu le cap, entre musique, toiles et conversations, sans bruit inutile, avec une constance qui force l’admiration.

Repères d’une trajectoire au long cours

Selon beautycase.fr, Micheline Presle, née le 22 août 1922, elle a traversé presque tout le XXe siècle, puis le suivant, avec une filmographie riche. Début en 1937, consécration durable, dernière apparition en 2014 : une carrière rare, tendue vers l’exigence. Elle s’éteint le 21 février 2024, à 101 ans, à Nogent-sur-Marne. Les hommages saluent une élégance sans emphase.

Une icône du cinéma ancrée dans le réel : un César d’honneur, des rôles gravés, et une présence discrète. Le César d’honneur lui est remis en 2004, reconnaissance d’un parcours singulier et fidèle. La presse internationale rappelle « Le Diable au corps », succès brûlant d’après-guerre. Les dates racontent la constance, les choix racontent une ligne.

La filiation prolonge la voie : sa fille, la cinéaste Tonie Marshall, disparaît en 2020, à 68 ans. Le lien mère-fille s’écrit aussi au travail : films partagés, plateaux en commun, transmission patiente. Le deuil laisse une empreinte, mais la création reste active. Dans la durée, l’œuvre tient, nettes et vives.

Au cœur de deux châteaux, une icône du cinéma chez elle

La Maison nationale des artistes, à Nogent-sur-Marne, occupe deux demeures des XVIIe-XVIIIe siècles, au sein d’un parc à l’anglaise d’environ dix hectares. Le lieu naît d’un legs des sœurs Jeanne Smith et Madeleine Smith-Champion, consolidé en 1944 ; il ouvre en 1947 pour accueillir des créateurs âgés. Une histoire patiente, au service des arts.

Aujourd’hui EHPAD de la Fondation des Artistes, l’établissement peut accueillir jusqu’à 80 résidents. Le cadre conjugue patrimoine et soins, avec une approche attentive à l’élan créatif. Pianos, ateliers, espaces d’exposition : les journées ont un rythme. L’architecture apaise, la programmation stimule. L’équilibre soutient l’icône du cinéma, sans ostentation.

Le domaine inclut aussi une vie artistique plus large : ateliers-logements du « Hameau » et de la Cité Guy-Loë, échanges réguliers avec des artistes plus jeunes. Deux châteaux pour les aînés, des ateliers pour la relève : la transmission se joue sur place. La création circule, concrète, quotidienne. Une maison, un esprit, une fidélité.

Œuvres marquantes et héritage vivant

Les titres jalonnent une mémoire cinéphile : « Falbalas », « Le Diable au corps », « Les Saintes Chéries ». Chaque rôle préfère la nuance au geste emphatique. Le public y retrouve une manière de jouer : précise, sensible, juste. C’est là que l’on comprend pourquoi l’on parle d’icône du cinéma, sans slogans, par évidence.

Les collaborations familiales prolongent cet héritage. Avec Tonie Marshall, elle tourne « Pas très catholique » (1994) et « Vénus Beauté (Institut) » (1999). Puis viennent « France Boutique » (2003), « Tu veux ou tu veux pas » (2014). Une artiste traverse les décennies, sans perdre le sens du présent. Les repères restent clairs.

La biographie rappelle enfin les filiations mêlées : Tonie est la fille de Micheline Presle et de l’acteur-réalisateur William Marshall, ancien époux de Michèle Morgan. Les dynasties d’écran se croisent ainsi, entre Paris et Hollywood. Les noms racontent des passerelles. La discrétion, pourtant, reste la règle.

Rituels, musique et ateliers pour une icône du cinéma

À Nogent, l’art structure le quotidien. On joue du piano le matin, on dessine l’après-midi. Des conférences rythment les rencontres ; des expositions, lectures et projections jalonnent l’année. La salle dédiée rassemble résidents et invités. La culture n’orne pas la vie : elle la maintient, loin du bruit.

Cette programmation protège l’élan : l’attention se porte sur le geste, plus que sur le décorum. Les œuvres des résidents trouvent des espaces, les saisons trouvent leurs rites. Dans ce cadre, une icône du cinéma travaille encore, différemment. Elle ajuste le tempo, sauvegarde une flamme. Et l’on mesure la force du simple.

La ville suit, elle aussi, ces étapes. Des hommages marquent les anniversaires, des messages accompagnent les jours importants. Le souvenir collectif s’ancre dans des lieux précis : parc, salles, ateliers. On salue la doyenne, sans formule creuse. La mémoire s’écrit au présent, avec tact.

Avant Nogent, un ancrage troglodytique singulier

Elle résidait auparavant à Haute-Isle, dans le Val-d’Oise, village presque entièrement troglodytique jusqu’au XIXe siècle. Le site abrite une église creusée dans la falaise : unique en Île-de-France, elle fascine par sa nef taillée dans la craie. Un paysage rare, pour une sensibilité attentive. Une halte qui a compté.

Les guides soulignent même qu’elle serait l’une des très rares en France, souvent présentée comme l’une des cinq. La prudence s’impose sur le décompte exact, mais l’exception demeure. Ce décor singulier éclaire une préférence : des lieux calmes, hors des circuits. Une icône du cinéma y trouvait du souffle.

Ce choix de vie dit beaucoup : un rapport au temps, une attention aux matières, une écoute des paysages. Troglodytes ou châteaux, mêmes exigences : silence, travail, justesse. Les jours y prennent une autre mesure. La mémoire s’y accroche, avec douceur. Les saisons savent y passer.

Ce que révèlent ces dernières années sur une fidélité créative durable

Rien d’ostentatoire, tout d’essentiel. Entre deux châteaux, l’art a tenu la main de la vie. Les films, les dates, les lieux composent une cohérence lente. C’est ce fil qui demeure, au-delà du deuil. Une icône du cinéma s’y tient encore, par la grâce des œuvres et la force du calme.

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