Des cloisons tombent, la structure cède, la peur s’installe. À Marseille, au 31 rue Barthélémy, un immeuble de cinq étages se vide après des travaux jugés dangereux. Une audience est prévue le 24 novembre pour un dossier qualifié d’Airbnb illégal. Les 3e et 4e étages restent interdits d’occupation après un arrêté de mise en sécurité du 8 octobre. Des étais soutiennent désormais les planchers, tandis qu’une famille vit encore dans la poussière. Le propriétaire conteste, mais les faits restent têtus.
Un immeuble marseillais fragilisé par des travaux précipités
L’adresse est connue des riverains, près de la Plaine, affirme france3-regions.franceinfo.fr. L’immeuble compte cinq niveaux et des cloisons toutes porteuses, selon des rapports. Pourtant, un chantier démarre au troisième étage, sans prévenir les locataires. Les parois tombent, puis des fissures apparaissent au quatrième. Le dossier d’Airbnb illégal s’épaissit, car le péril s’étend vite.
Les pompiers ordonnent l’évacuation. La mairie signe le 8 octobre un arrêté de mise en sécurité. Il évoque un « risque imminent d’effondrement partiel » et interdit toute occupation aux 3e et 4e étages. Le 10 novembre, la poussière macule encore l’escalier. Des étais restent visibles derrière une porte fermée.
Au quatrième, un cinq-pièces de 130 m² paraît figé. Une large fissure traverse le mur entre salon et cuisine. Un matelas, une lampe et des raisins moisis racontent un départ précipité. Sur un mur, on lit « Bravo pour cette belle destruction. Assassin. » L’inquiétude du voisinage grandit.
De la transformation au Airbnb illégal et aux manquements
Le propriétaire actuel, Medhi Guenouni, a été convoqué le 13 octobre. Il doit répondre de « violation du règlement sur le changement d’usage ». Chaque meublé de tourisme exige une autorisation spéciale, rappelle la ville. L’audience est renvoyée au 24 novembre. Le contexte juridique se tend, car la pression citoyenne monte.
Quelques jours avant sa première audience, un nouveau chantier débute. Les locataires n’ont pas été informés, malgré des cloisons réputées porteuses. Le plafond du quatrième finit par céder. Les services municipaux et l’inspection du travail se déplacent en novembre 2024. Le terme Airbnb illégal revient dans les échanges, car les locations semblent persistantes.
Le propriétaire affirme avoir fait « les démarches nécessaires ». Il nie toute location actuelle « de type Airbnb » dans l’immeuble. Il reconnaît toutefois des « baux mobilités » pour des séjours courts. La mairie reste vigilante, car ces baux basculent parfois en meublés touristiques l’été. La frontière reste ténue, donc fortement contrôlée.
Conséquences concrètes pour les habitants et le quartier
Le récit commence en 2022, après le décès de l’ancienne propriétaire. L’immeuble intéresse des investisseurs. Une société marseillaise, « Les Benjamins », l’achète. Des départs suivent, parfois sous pression, disent des habitants. Des squatteurs entrent, puis des vigiles arrivent. Le quotidien devient difficile dans les parties communes.
La police intervient pour faire cesser certains filtrages. Plus tard, fin 2023, l’immeuble est revendu à Medhi Guenouni. Deux grands appartements du rez-de-chaussée et du premier sont découpés en neuf studios. Une buanderie apparaît dans la cour. Des boîtes à clés et un digicode remplacent les sonnettes. L’étiquette Airbnb illégal circule chez les voisins.
L’été 2024 est agité. Les fêtes se multiplient. La lumière de l’escalier reste allumée jour et nuit. La police intervient après une agression. Pendant ce temps, une famille avec des enfants de 2 à 14 ans reste sur place. Elle vit au milieu des étais et des gravats. La fatigue et la peur gagnent.
Chronologie, chiffres clés et cadre municipal renforcé
Le 31 rue Barthélémy a perdu quatre foyers depuis fin 2022. Chaque logement familial faisait environ 130 m². Les loyers tournaient autour de 1 200 euros par mois. La transformation vise la rentabilité, via des studios et des séjours courts. Le toit laisse passer l’eau. Les habitants écopent lors des averses. Les dégradations s’accumulent.
Depuis 2023, Marseille intensifie ses contrôles. La ville recense 12 800 meublés de tourisme, dont 6 000 en infraction. Quatre propriétaires sont déjà assignés. Les amendes peuvent atteindre un million d’euros. Soixante dossiers sont suivis avec la justice. Six cents propriétaires « problématiques » ont reçu des mises en garde. Le message paraît clair.
La mairie souhaite le retour des logements au parc familial. Elle cite le besoin de préserver l’équilibre des quartiers. Patrick Amico, adjoint au logement, insiste sur la fermeté. La ville surveille les bascules saisonnières. Elle cible les dérives et les risques. L’enjeu dépasse le seul cas d’Airbnb illégal, car tout un marché est concerné.
Pourquoi encadrer le Airbnb illégal protège le logement familial
L’encadrement vise la sécurité, mais aussi la cohésion urbaine. Des cloisons porteuses abattues mettent la vie en danger. Des étages évacués perturbent des familles entières. Le contrôle protège les occupants. Il évite la fuite des habitants vers la périphérie. Il défend des loyers plus abordables et stables.
Les « baux mobilités » répondent à de vrais besoins. Pourtant, certains usages masquent des locations de tourisme. Ils profitent du flux saisonnier, tandis que les voisins subissent des nuisances. La règle pose des garde-fous utiles. Elle trace des lignes nettes. Elle dissuade les bascules opportunistes et répétées.
Le périmètre d’action reste large. La justice traite les cas lourds. La mairie suit des dizaines de dossiers. Les chiffres montrent un effort continu. Les contrôles s’intensifient quand des risques apparaissent. Le cas présent illustre ces leviers. Il rappelle qu’un Airbnb illégal peut coûter cher, au portefeuille et au voisinage.
Ce dossier rappelle que la sécurité et le droit passent avant la rente
L’affaire du 31 rue Barthélémy montre une chaîne de décisions rapides, puis leurs dégâts. Entre travaux hâtifs, étaiements et familles déplacées, l’équilibre a rompu. La justice tranchera bientôt, tandis que la ville durcit son suivi. Le cadre s’applique à tous. Un Airbnb illégal n’est jamais anodin, car il fragilise des vies et des murs.