La Chine a établi un record mondial homologué par le Guinness Book en déplaçant un colosse de 30 000 tonnes sur presque 300 mètres

Un déplacement millimétré en Chine interroge coûts, délais et innovations possibles dans les chantiers urbains.

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Une opération millimétrée a vu, en Chine, un bâtiment entier se déplacer sans démolition, ni grue, ni vacarme. Porté par un dispositif d’ingénierie inédit, l’édifice a « glissé » sur près de 300 mètres sous contrôle constant. Ce fait a été certifié par le Guinness Book, qui a validé le caractère record de la manœuvre. L’exploit révèle un savoir-faire en génie civil pensé pour limiter délais et nuisances.

Les faits établis et validation Guinness Book

En 2019, à Xiamen, dans la province du Fujian, la construction d’une ligne à grande vitesse imposait de libérer l’emprise d’une gare routière récente, affirme media24.fr. Il s’agissait de la Houxi Long Distance Bus Station. En effet, cette structure pesait 30 000 tonnes, ce qui la rendait trop massive pour une manutention classique. Par conséquent, elle a été conservée intacte. L’objectif était de la réorienter puis de la déplacer sur une nouvelle assise, à courte distance.

Pour ce faire, les équipes ont adopté une « translation structurée assistée ». Sous l’édifice, 532 vérins hydrauliques fonctionnaient par alternance. Parallèlement, des rails motorisés guidaient la progression. Un pilotage informatique synchronisait les micro-levées et les micro-avancées. Ce système permettait d’éviter torsions et fissures. De plus, il répartissait les charges pour préserver la stabilité de la charpente et des fondations.

Le mouvement a duré quarante jours, à raison d’environ vingt mètres quotidiens. Au total, le déplacement a couvert 288 mètres. D’abord, le bâtiment a été pivoté. Ensuite, il a « glissé » vers son point d’arrivée sans perdre d’éléments. Finalement, l’ampleur de l’opération a donné lieu à un « record mondial ». Celui-ci a été validé par le Guinness Book, qui en a reconnu la singularité technique et le caractère exceptionnel.

Réactions, coûts et portée du record Guinness Book

Les images accélérées ont circulé massivement sur les réseaux chinois. Elles fascinaient par cette lenteur contrôlée qui faisait paraître la gare presque vivante. Le Guinness Book a certifié la catégorie officielle, « déplacement le plus lourd d’un bâtiment sur rouleaux ». Cette certification soulignait l’enjeu d’ingénierie plus que le spectaculaire.

Côté finances, la comparaison a pesé lourd. En effet, reconstruire à l’identique, après démolition, aurait coûté davantage. De plus, cela aurait immobilisé le quartier plus longtemps. Les équipes ont chiffré le déplacement à environ 7 millions d’euros. En comparaison, l’ouvrage initial inauguré en 2015 avait coûté quelque 36 millions. Cette solution a permis la conservation d’infrastructures et une réduction des déchets.

Au-delà du coût, la méthode limite les nuisances. Ainsi, elle évite un chantier bruyant prolongé et une poussière massive. Elle préserve également mieux le trafic. Les autorités locales ont mis en avant un arbitrage temps-coût-impact favorable. Par ailleurs, l’épisode a offert une vitrine aux savoir-faire nationaux. Enfin, il a posé des repères concrets pour de futurs projets soumis à des contraintes urbaines fortes.

Contexte technique, limites et perspectives d’usage

Cette « marche » d’un bâtiment est devenue un cas d’école. Des établissements d’ingénieurs étudient désormais la coordination des vérins, la gestion des appuis et les marges de sécurité. Les plans d’exécution rappellent que le procédé exige une structure suffisamment rigide, des fondations adaptées et un phasage méticuleux des charges à chaque étape.

L’intérêt apparaît pour les villes denses où la démolition-reconstruction n’est pas optimale. Déplacer, réorienter ou translater un édifice permet parfois de conjuguer calendrier serré, continuité de services et sobriété matérielle. Les gains environnementaux existent, notamment la réduction des gravats et des transports d’évacuation, si le périmètre reste restreint.

Toutefois, le procédé n’est pas universel : terrain, géométrie, réseaux enterrés et voisinage imposent des limites. Chaque cas requiert des études fines et la capacité à ajuster en temps réel la répartition des charges. Au-delà du sceau du Guinness Book, l’exploit rappelle que l’innovation utile repose sur des choix prudents, pilotés par le risque et la précision.

Ce que cette prouesse dit des chantiers urbains

L’épisode chinois montre qu’un chantier peut préserver un ouvrage, maîtriser ses nuisances et tenir un cap budgétaire réaliste. La trajectoire ouverte par cette opération pourrait inspirer, à la marge, d’autres projets soumis à de fortes contraintes de calendrier et d’usage. Le Guinness Book retiendra le record ; les ingénieurs, eux, retiendront une méthode à répliquer avec discernement.

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